Nos amis, les bêtes

Publié le par Steph-philoscrap

Désolée pour ceux et celles qui attendaient une page aujourd'hui, il n'en est rien.

Je voulais juste partager un texte qu'une de mes scropines a laissé sur le forum SE et qui me touche particulièrement. Si vous n'êtes pas particulièrement touché par la cause animale, inutile d'aller plus loin.

Je conçois qu'on puisse ne pas aimer les animaux, il n'y a pas de problème pour moi lorsqu'on le dit tout haut et qu'il n'y a pas de méchanceté avérée. Par contre, le comportement hypocrite que reflète ce texte me peine et est pourtant tellement si fréquent...(d'où tous ces abandons...cf reportage TF1 sur la SPA de la semaine dernière).

"Par Jim Willis, 2001.

Quand j'étais un chiot, je t'ai amusé avec mes cabrioles et t'ai fait rire. Tu m'as appelé ton enfant, et en dépit de plusieurs chaussures mâchées et quelques oreillers assassinés, je suis devenu ton meilleur ami. Toutes les fois que j'étais méchant tu agitais ton doigt vers moi et me demandais " Comment est-ce possible ? ", mais après on s'amusait ensemble.

Mon éducation a pris un peu plus longtemps que prévu, parce que tu étais terriblement occupé, mais nous y avons travaillé ensemble. Je me souviens de ces nuits où je fouinais dans le lit et écoutais tes confidences et rêves secrets, et je croyais que la vie ne pourrait pas être plus parfaite.

Nous sommes allés pour de longues promenades et courses dans le parc, promenades de voiture, arrêts pour de la crème glacée (j'ai seulement eu le cornet parce que " la glace est mauvaise pour les chiens, " comme tu disais), et je faisais de longues siestes au soleil en attendant que tu rentres à la maison.


Progressivement, tu as commencé à passer plus de temps au travail et à te concentrer sur ta carrière, et plus de temps à chercher un compagnon humain. Je t'ai attendu patiemment, t'ai consolé après chaque déchirements de coeur et chaque déception, ne t'ai jamais réprimandé au sujet de mauvaises décisions, et me suis ébattu avec joie lors de tes retours au foyer.

Et puis tu es tombé amoureux. Elle, maintenant ta femme, n'est pas une "personne chien ", mais je l'ai accueillie dans notre maison, essayé de lui montrer de l'affection, et lui ai obéi. J'étais heureux parce que tu étais heureux.

Ensuite les bébés humains sont arrivés et j'ai partagé votre excitation. J'étais fasciné par leur couleur rose, leur odeur, et je voulais les pouponner aussi. Seulement vous vous êtes inquiétés que je puisse les blesser, et j'ai passé la plupart de mon temps banni dans une autre pièce ou dans une niche. Oh, comme je voulais les aimer, mais je suis devenu un "prisonnier de l'amour ".

Comme ils ont commencé à grandir, je suis devenu leur ami. Ils se sont accrochés à ma fourrure et se sont levés sur leurs jambes branlantes, ont poussé leurs doigts dans mes yeux, fouillé mes oreilles, et m'ont donné des baisers sur le nez. J'aimais tout d'eux et leurs caresses - parce que les tiennes étaient maintenant si peu fréquentes - et je les aurais défendus avec ma vie si besoin était.

J'allais dans leurs lits et écoutais leurs soucis et rêves secrets, et ensemble nous attendions le son de ta voiture dans l'allée. Il y eut un temps, quand les autres te demandaient si tu avais un chien, tu leur montrais une photo de moi dans ton portefeuille et tu leur racontais des histoires à mon propos. Ces dernières années tu répondais juste " oui " et changeais de sujet. Je suis passé du statut de " ton chien" à " seulement un chien, " et vous vous êtes offensés de chaque dépense pour moi.
Maintenant, vous avez une nouvelle occasion de carrière dans une autre ville, et vous allez déménager dans un appartement qui n'autorise pas d'animaux familiers. Tu as fait le bon choix pour ta " famille", mais il y eut un temps où j'étais ta seule famille.

J'étais excité par la promenade en voiture jusqu'à ce que nous arrivions au refuge pour animaux. Cela sentait les chiens et chats, la peur, le désespoir. Tu as rempli la paperasserie et as dit : " Je sais que vous trouverez une bonne maison pour elle." Ils ont haussé les épaules et vous ont jeté un regard attristé. Ils comprennent la réalité qui fait face à un chien entre deux âges, même un avec "des papiers." Tu as dû forcer les doigts de ton fils pour les détacher de mon col et il a crié " Non, Papa ! S'il te plaît, ne les laisse pas prendre mon chien !" Et je me suis inquiété pour lui. Quelles leçons lui avez-vous apprises à l'instant au sujet de l'amitié et la loyauté, au sujet de l'amour et de la responsabilité, et au sujet du respect pour toute vie ? Tu m'as donné un " au revoir caresse" sur la tête, as évité mes yeux, et as refusé de prendre mon collier avec vous.

Après votre départ, les deux gentilles dames ont dit que vous saviez probablement au sujet de votre départ il y a de cela plusieurs mois et que vous n'aviez rien fait pour me trouver une autre bonne maison. Elles ont secoué la tête et ont dit : " Comment est-ce possible ?".

Ils sont aussi attentifs à nous ici dans le refuge que leurs programmes chargés le leur permettent. Ils nous nourrissent, bien sûr, mais j'ai perdu l'appétit il y a plusieurs jours. Au début, chaque fois que quelqu'un passait près de ma cage, je me dépêchais en espérant que c'était toi, que tu avais changé d'avis, que c'était juste un mauvais rêve... ou j'espérais tout au moins que ça soit quelqu'un qui se soucie de moi et qui pourrait me sauver. Quand je me suis rendu compte que je ne pourrais pas rivaliser avec les autres chiots qui folâtraient pour attirer l'attention, je me suis retiré dans un coin de la cage et j'ai attendu.


J'ai entendu ses pas quand elle s'approchait de moi en fin de journée, et j'ai trottiné le long de l'allée jusqu'à une pièce séparée. Une pièce heureusement tranquille. Elle m'a placé sur la table et a frotté mes oreilles, et m'a dit de ne pas m'inquiéter. Mon coeur battait d'appréhension à ce qui était à venir, mais il y avait aussi un sentiment de soulagement. Le "prisonnier de l'amour" avait survécu à travers les jours. Comme c'est dans ma nature, je me suis plutôt inquiété pour elle. Le fardeau qu'elle porte pèse lourdement sur elle, et je le sais, de la même manière que je connaissais votre humeur chaque jour. Elle a placé une chaîne doucement autour de ma patte de devant et une larme a roulé sur sa joue.

J'ai léché sa main de la même façon que je te consolais il y a tant d'années. Elle a glissé l'aiguille hypodermique habilement dans ma veine. Quand j'ai senti la piqûre et le liquide se répandre à travers mon corps, je me suis assoupie, l'ai examinée de mes gentils yeux et ai murmuré : " Comment as-tu pu ?". Peut-être parce qu'elle comprenait mon langage, elle a dit " je suis si désolée." Elle m'a étreint, et m'a expliqué précipitamment que c'était son travail de s'assurer que j'allais à une meilleure place où je ne serais pas ignoré ou abusé ou abandonné, où j'aurais à pourvoir moi-même à mes besoins, une place remplie d'amour et de lumière très différent de cet endroit. Et avec mes dernières forces, j'ai essayé de me transporter jusqu'à elle et lui expliquer avec un coup sourd de ma queue que mon " Comment as-tu pu ?" n'était pas dirigé contre elle. C'était à toi, Mon Maître Bien-aimé, que je pensais.

Je penserai à toi et t'attendrai à jamais.

Puisse tout le monde dans ta vie continuer à te montrer autant de loyauté.

L'auteur"

Publié dans Divers

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A
Ce texte est bouleversant de vérité. J'ai pleuré comme une madeleine. Et tant pis pour ceux qui pensent qu'un animal n'a pas d'importance...
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C
Je viens de découvrir ton site superbe. Bravo ! Quel boulot... J'ai été très amusée par les pages sur ton chien (trop top !!!). Puis je viens de lire ce texte si émouvant et je suis bouleversée... Moi, je suis plutôt chat (j'en ai trois à la maison) mais chien ou chat, qu'importe !Continue à nous faire réfléchir et à nous amuser aussi...  Bises. Cath
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F
Rien à voir avec le scrap, en effet... mais je suis passée du sourire amusé (en visionnant les pages sur Léon) à la larme à l'oeil, comme - je pense - beaucoup de gens. C'est très émouvant... et tellement vrai, malheureusement. Je suis depuis quelque temps bénévole dans un refuge SPA, et ce genre de choses, hélas, reviennent plus souvent qu'on ne le croit.<br /> Es-tu l'auteur de ce texte ? Que ce soit le cas ou non, m'autorises-tu à la diffuser ? Je suis notamment en train de créer un site pour ce refuge SPA, je pense qu'il y trouverait une bonne place.<br /> Amitiés. Florence
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V
Je suis toute émue après avoir lu ce texte, je suis à mon bureau et j'ai la larme à l'oeil ! Si je l'avais lu autre part qu'au bureau, je serai certainement en pleurs ! <br /> J'ai 2 chats, Ibiza et Nikita. L'une d'elle est un véritable pot de colle, et l'autre une peste (elle fait ses besoins un peu partout dans l'apartement et c'est un véritable rapace en ce qui concerne la nourriture !). J'adore ma petite peste car quand je l'ai eu elle avait 6 mois et elle était abandonnée. Elle avait sans doute été maltraitée, ce qui explique qu'elle est "mal élevée". Au début elle était craintive mais cela s'est arrangé avec le temps. Quant au petit pot de colle..elle est un peu trop pot de colle ! Mais pour rien au monde je ne pourrai m'en séparer. Je considère que les animaux ont leur vécu aussi tout comme les humains, ce qui explique leur caractère. Il faut les accepter comme ils sont, et surtout pas les accepter puis les rejeter !!!<br /> Je vais diffuser ce texte autour de moi. Merci ! Biz', Vi
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C
je viens de tomber par hasard sur cet article si émouvant j'ai 2 labradors de 8 et 15ans1/2 et oui elle vieille notre Belle elle est maintenant a la fin de sa vie avec tous les désagréments que sa comporte pour nous chaque fois qu'on la laisse un peu seul biensûr on râle parfois quand en pleine nuit on n'oublie d'allumer la lumière et qu'on marche dans un besoin qu'elle a fait car elle a pas su se retenir ou qu'elle ne sait même pas rendue compte mais jamais je ne pourrais l'abandonner. beaucoup de monde me dit de la faire "piquer" mais ils comprennent pas ils ne comprennent pas qu'elle fait toujours partie de notre famille et qu'on l'aime aussi fort que nos enfants qui eux aussi l'aime même si elle joue plus et puis il y a la plus jeune qui la surveille et le chaton qui se blottit contre elle et puis elle est juste un peu vieille ne s'ouffre pas donc je le vois pas pourquoi elle pourrait pas vivre chez nous jusqu'au dernier jours de sa vie .sommes nous donc égoiste de la garder j' arrive parfois a me demander car tout le monde nous pousse a nous endébarasser
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